Nous y revoilà !
Je m’étais arrêtée la semaine dernière après la réalisation de la doublure. Ne restait alors qu’une étape ; faire le bustier drapé de la robe.
Comme évoqué précédemment, il était à ce moment là dans ma tête inenvisageable d’avoir une robe bustier, les bretelles étaient alors incontournables. Nous nous sommes donc lancés dans une robe entièrement moulée sur le mannequin et sur moi. Tout tombait exactement comme je l’imaginais … Jusqu’à ce que je l’essaye sur moi ;
Une chose que je n’avais pas réalisée, c’est que mon modèle de bustier étant un vrai modèle de bustier, l’endroit où il remontait le plus « haut » était au dessus de la poitrine. Il fallait donc que mes bretelles partent de là, ce qui faisait une sacré échancrure par rapport aux emmanchures traditionnelles (habituellement, quand on porte une robe à bretelles, les bretelles sont positionnées à l’extérieur des épaules, pas au dessus des seins).
Au final j’avais donc cette robe à bretelles qui « swingait » pour reprendre les termes d’une de mes témoin de confiance à qui j’avais confié mes doutes. Certes, cela apportait un petit côté moderne et original. Mais ça n’était finalement vraiment pas ce que je voulais ! J’étais donc dans une impasse ; on avait fait exactement ce que je voulais, mais sur moi, ça ne collait pas.
Et c’est là où j’ai été bien contente d’avoir ma maman à mes côtés… Elle m’a ordonné de sortir de notre atelier improvisé, d’aller m’amuser et me vider la tête, et elle a réfléchi a deux options de recours.
La première fut essayée dès le lendemain ; plutôt que des bretelles traditionnelles, pourquoi ne pas se lancer dans des bretelles dos nus ;
A mes yeux, il y avait du progrès. Mais deux aspects me gênaient ; d’abord on supprimait complètement le décolleté, et ça faisait une robe très stricte. Ensuite, l’inconvénient du mix « bretelles + drapé », c’est qu’il était quasi impossible de « sécuriser » le drapé. A chaque fois que j’enlevais la robe et la ré-essayais il fallait remettre tous les plis un par un comme on voulait car ils ne tenaient pas en place. Et malgré tous nos efforts ils ne tenaient jamais comme je voulais plus de quelques minutes.
Grrrrr.
Par un gros hasard, lors de cette prise de conscience là, mes deux grandes sœurs chéries étaient à la maison. A alors eu lieu un conciliabule Lhuillery comme on en avait pas eu depuis longtemps, et une idée, évoquée par maman précédemment et malheureusement oubliée entre temps a resurgi : et pourquoi on s’embête avec des bretelles alors que ton fichu bustier tient tout seul ???
Ah oui tiens… Et voilà comment on a finalement coupé les bretelles et fais tenir les plis entre le doublure et le bustier extérieur. On a ajouté un ruban tout fin en guise de bretelles pour apaiser le « moi » flippé d’un bustier rebelle… Une solution bien plus élégante et simple… non ?

Au final, je ne regrette qu’une chose ; de m’être entêtée avec cette histoire de bretelles ! Car ça m’a fait perdre du temps et de l’énergie, et quand finalement on a trouvé la « bonne » technique, je n’avais plus envie d’être aussi minutieuse qu’au début. Si on avait fait ce modèle dès le début, mon bustier aurait sans doute été plus travaillé et plus élégant…
Il y a sans doute plein de « petites » choses que j’aurais pu/du/voulu faire autrement. Mais globalement je trouve que c’était une belle réussite ! Nous avons fais cette robe en seulement quelques jours et à deux dans une cohabitation parfaite ! Sans patron et avec des méthodes que nous connaissions à peine, la robe est finalement sortie confortable et mignonne.

Et si c’était à refaire ?
Et bien je le referais sans même hésiter !
D’abord parce que évidemment, c’est super d’avoir une robe unique et sur laquelle on a travaillé. Ca désacralise sans doute aussi un peu « l’objet », ce qui me plaisait et m’a permis de me dire « une tâche le jour J ? On s’en fiche, c’est quand même que du tissu après tout! ».
Ensuite ça permet d’apprendre tellement de choses ! Je n’ai jamais autant (bien) cousu que cet été…
Et surtout, pour moi, ça a été l’occasion d’un super moment avec ma maman. J’ai pu admirer ses talents de couturière et découvrir des côtés de sa personnalité… Mon Dieu qu’elle est empressée ! Et finalement pas si anxieuse devant l’inconnu car quand sa fille lui a dit « viens on va faire ma robe de mariée en maximum 9 jours et on a pas de patron mais on verra bien ce qu’on arrivera à faire », elle a dit … »super j’ai hâte ! » (évidemment remarque, vu qu’elle est empressée !).
Evidemment je changerai deux ou trois choses, et surtout (et peut-être est-ce un conseil que je me dois d’appliquer en général dans ma vie ?), je serais moins fermée au début de mes recherches !
J’avais lu tellement de témoignages où Mme Untel expliquait qu’elle s’était fait convaincre par la vendeuse du magasin que la forme sirène était celle qui lui allait le mieux, alors qu’en vrai dedans elle ressemblait plus à une baleine qu’à une sirène… que je suis toujours restée bloquée sur mon idée numéro 1 (ces fichues vraies bretelles). Alors qu’en vrai, j’aurais essayé quelques robes bustier, je me serais sans doute rendu compte que les bustiers peuvent tenir à merveille et j’aurais donc simplifié tout le processus de création. Mais bon, c’est en forgeant qu’on devient forgeron !
Dans tous les cas, pour toutes celles qui hésiteraient à se lancer dans l’aventure sachez ceci :
– non, on a pas besoin de connaître parfaitement une technique pour l’appliquer à sa robe de mariée ;
– oui, même si on a un temps limité ça vaut le coup ;
– attention, ça n’est pas toujours rigolo ou facile, mais si vous êtes entourée vous vous en remettrez ;
– l’aventure est beaucoup plus sympa si vous la partagez avec une autre couturière ! ;
– peut-être que si vous faites votre robe de mariée ça ne sera pas « la » robe dont vous aviez toujours rêvé. Mais ça sera VOTRE robe ! Et personne n’aura jamais la même ;
– pouvoir choisir du début à la fin chaque détail, ça n’a pas de prix… Et ça vous ne pouvez vraiment le faire que quand vous êtes à la fois la conceptrice et la réalisatrice !
– et enfin, pour parler finances, c’est vraiment une solution très économique. Au total j’en ai eu pour environ 80€ de tissu (y compris avec la doublure) et les seuls accessoires de mercerie que j’ai acheté et utilisé ont été une fermeture éclair (pour 4€) et des baleines (pour 1€ le mètre. J’avais acheté quelques patrons histoire d’avoir des plans B ainsi que des boutons divers, mais au final je n’ai eu besoin de rien de tout cela…
Encore un grand merci à ma maman pour toute son aide et son soutien dans cette période pas toujours rigolote ainsi que pour ses heures de travail sur mon étole (voir article précédent)! Merci à Fanny, Anne et Laure pour leurs conseils avisés pendant les périodes d’essayages et de doutes. Et bien sûr, merci à mon Doudou pour tout tout tout le reste… et aussi pour m’avoir dit (en plaisantant ?) « de toute façons si tu fais un truc moche, je dis non à Mme le maire« … Il sait que j’ai besoin d’être poussée pour donner de bons résultats ! 🙂
Wahou !! Et aujourd’hui cette robe est pleine d’histoire, de partage, d’amour aussi il semblerait… Un joli quatre mains avec en plus les boutons de ta grand-mère dessus, je trouve ça magnifique ! Ça, ça ne se trouve dans aucun magasin….
Merci jolie Pauline 🙂 C’est vrai que tout ça ça ne s’achète pas tout fait !
You look spectacular! Many congratulations on your marriage and on that fabulous dress!
Thank you so much Corrine, given your lovely creations that means a lot to me !
En 9 jours ?! Impressionnant ! Mais quels beaux moments de partage (et de réflexions) ! La robe est vraiment très belle et je trouve aussi très touchant le fait d’avoir mis des boutons de nacre de ton arrière-grand-mère !
La deuxième version donnait un petit air de la fameuse robe de Maryline Monroe ! A refaire peut-être pour une autre occasion !
Tiens c’est vrai ça, je n’avais pas remarqué mais il y a une petite ressemblance !
Et merci pour tes bons mots 🙂
Waouh ! J’arrive sur ton blog… et je vois ça !!! Bravo, elle est superbe ! Quelle audace de faire sa robe de mariée, j’en serais bien incapable, mais tu as relevé le défi parfaitement, chapeau !
Merci beaucoup Béatrice ! Il faut dire que j’étais bien entourée… 🙂
Il est vraiment trop drole ce Doudou !! Lol ! J’ai vécu en direct cet épisode robe de mariée, pas toutes les étapes bien sur mais quelques bons moments, je me souviens tout a fait de ce conciliabule Lhuillery !! Par contre, je n’étais pas du tout au courant de l’ultimatum si tu ratais… En tout cas, je te l’ai deja dit mais je te le redis cette robe était une totale réussite, tu étais magnifique dedans.
Ooohh merci Laurette, ton message arrive au bon moment alors que je commence à me dire que finalement j’aurais du la faire comme-çi ou comme-ça…!
Je t’avoue que je préfère nettement la version finale à la première. Elle fait beaucoup plus femme et est tellement plus élégante! Bravo pour votre travail à toutes les deux! Et félicitations tu étais un magnifique mariée!
Je t’avoue que moi aussi…! Il n’y a pas photo ! Merci pour tes gentils compliments, c’était vraiment un beau et bon projet !